La Modernité inégale : Pouvoirs, avoirs et savoirs
5-7 mai 2016 – Marrakech, Sup de Co
Organisent en partenariat avec:
ECOLE SUP DE CO – MARRAKECH
FONDATION HANNS SEIDEL
DELEGATION INTERMINISTERIELLE DES DROITS DE L’HOMME
ECOLE DE GOUVERNANCE ET D’ECONOMIE DE RABAT.
Dans la construction d’une démocratie généralisée Comme chacun de nos colloques précédents, ayant donné lieu à des publications scientifiques pertinentes, le thème de « La Modernité inégale », retenu pour le prochain colloque international du GRET qui se déroulera à Marrakech les 4-6 mai 2016, en collaboration avec la Chaire UNESCO des Droits de l’Homme, la Fondation Hanns-Seidel, l’Université Mohammed V de Rabat, Sup de Co de Marrakech, la Délégation interministérielle des Droits de l’Homme, l’Ecole de Gouvernance et d’Economie (EGE) de Rabat et d’autres partenaires nationaux ou internationaux qui vont se joindre à nous ,a pour origine une inquiétude, une inquiétude banale et partagée, sur la société et sur le monde dans lequel nous vivons et vont vivre les générations d’avenir. Sans doute, notre époque inquiète, choque et pose les questions suivantes : comment vivre ensemble ? Comment apaiser les menaces, les tensions et les conflits
actuels? Comment être moderne ? Et qu’est-ce qu’être moderne ? De quelle modernité parlons-nous ?
D’abord de celle de la pensée et de la rationalité, ayant conduit aux innovations technologiques qui ont permis à l’homme de maîtriser la nature. Ensuite de celle qui permet à chacun d’avoir accès aux richesses, aux savoirs, et d’être acteur du devenir individuel et collectif. Dans ce sens, la modernité est une rupture avec les traditions négatives du passé et avec la tyrannie du pouvoir établi. Elle est alors philosophique, scientifique, technologique, sociale, économique et politique. Elle est culture nouvelle dans la mesure où elle produit un changement constant et permanent dans les normes, les manières d’être, d’agir, de vivre, de penser, de gouverner.
Cependant, progressivement, nous devenons incapables de faire de la modernité un bien commun et une voie salutaire pour construire un modèle de démocratie généralisée fondée sur le partage, l’échange, la communication et le dialogue. La démocratie est sérieusement mise à rude épreuve dans les sociétés d’aujourd’hui à cause de la montée en puissance des intégrismes multiples, des radicalités diverses et du terrorisme. La modernité est alors vécue comme inégalités et frustrations, tant au niveau national qu’international. Les graves discordances dans l’accès au savoir, à l’avoir et au pouvoir sont patentes, particulièrement dans les pays du Sud. La modernité en tant que pratiques politiques d’exploitation et de domination trahit l’idéal d’une modernité apaisante. Les temps actuels sont en effet des temps de dislocation et de désordre, de conflits et de massacres.
La question se pose alors de renouer avec l’idéal de la modernité, celui d’un monde apaisé qui coupe avec les absolutismes religieux et politique. Comment alors sortir la modernité de sa crise et faire en sorte qu’elle redevienne un credo universel, le ferment d’une nouvelle Renaissance ? Comment amener l’ensemble des nations à croire en la démocratie, à l’instituer ? Comment faire pour que le capital et l’argent ne soient pas les véritables maîtres du monde ?
Comment faire accéder l’ensemble des individus au savoir ? Et comment transformer le savoir en sagesse, en morale civile respectueuse de toutes les différences ? Comment faire pour que le savoir, l’avoir et le pouvoir se combinent dans une démocratie généralisée, au service d’une modernité plus achevée, celle d’un mieux vivre-ensemble ? Comment arriver à un usage politique équitable des savoirs et des avoirs ? Comment faire de la modernité une force de convergence entre les peuples et les cultures ? Comment résoudre les contradictions entre science et religion, entre théocratie et démocratie, entre universalité et spécificité, ces contradictions qui empêchent la modernité de s’instaurer de manière égale dans tous les pays et dans tous les c hamps sociétaux ?
Ce sont là les questions majeures que le colloque aura à traiter, et qui laissent entrevoir son objectif stratégique, celui de contribuer à la réhabilitation de la modernité comme le modèle par excellence du mieux vivre ensemble.
Par conséquent, les axes du colloque se laissent définir comme suit :
Axe 1 : Naissance et histoire et principes de la modernité : la gestion moderne du pouvoir, du savoir et de l’avoir.
Axe 2 : Etat des lieux : comment le pouvoir, le savoir et l’avoir sont-ils gérés dans les pratiques? Comment se combinent-ils ? Etude de cas : a) l’inégalité dans la modernité entre nations, entre le Nord et le Sud, b) la modernisation inégale des champs politiques, religieux, économiques, technologiques, sociaux, sexuels, scientifiques…, crises et insuffisances de la modernité pratique.
Axe 3 : Obstacles à la modernité partagée. Comment sortir de l’impasse ? Comment partager la modernité ? Comment la rendre plus achevée? Pistes de réflexions, recommandations pour un nouvel ordre moderne…
Nous nous adressons à chacune et à chacun de vous, à nos fidèles contributeurs et aux chercheurs intéressés, à celles et à ceux qui veulent nous enrichir de leur expérience et de leur intelligence de nous faire des propositions de communication dans l’un des trois axes mentionnés.