Editions L’Harmattan, 2015, Sous la direction de M.Ali Sedjari
Dans ce contexte de ruptures et de bouleversements profonds qui ont lieu sous nos yeux, toutes les vérités sur les schémas classiques de l’exercice du pouvoir et du monopole légitime de l’Etat sont remises en cause. Des facteurs nouveaux – mondialisation, démocratie, droits de l’Homme – ont mis à mal les attributs de la souveraineté de l’Etat. Et à l’heure où chaque personne aspire à vivre autrement et différemment, dans la dignité et la possession de ses droits et de sa citoyenneté, les rapports entre l’Etat et la société évoluent nécessairement vers une nouvelle structuration du pouvoir et des rapports de forces équilibrés.
La doctrine politique, élaborée minutieusement et méthodiquement depuis le 19e siècle sur le principe de la séparation des pouvoirs, semble atteindre son terme après avoir joué un rôle important dans notre imaginaire politique et juridique. Le temps historique de cette doctrine est perturbé aujourd’hui par l’émergence d’un nouveau contexte sociopolitique et économique qui a donné naissance à de nouveaux acteurs et à de nouvelles structures issus de la mondialisation, de la nouvelle idéologie des droits humains et du développement de la démocratie pluraliste exerçant réellement un pouvoir matériel déterminant.
Des «contre-pouvoirs» font irruption un peu partout dans la sphère internationale et suscitent une réflexion politique nouvelle qui conduit à la correction du principe traditionnel de la séparation des pouvoirs et à l’expérimentation de nouvelles modalités de partage du pouvoir.
Ce livre collectif, nourri de réflexions pertinentes appartenant à des champs multiples de la connaissance et des savoirs (sociologie, philosophie, science politique, science administrative, science économique et financière, relations internationales, géopolitique…), se veut être à la fois analytique et prospectif sur les nouveaux facteurs qui opèrent des ruptures fortes dans l’exercice du pouvoir avec le souci d’établir les règles d’une politique nationale et internationale négociée, démocratique et autorégulée. II ouvre un débat capital sur le choix de la société à venir dans le cadre d’une seconde modernité politique qui s’affiche à l’horizon.